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ULTIMA

 

Installation exposition / média
Lieu Unique, Nantes / 2015 

Sous un ciel de vidéoprojecteurs, le Cnam Pays de la Loire et le lieu unique invitent à l’été 2015 à rejoue l’histoire du jeu vidéo avec Ultima, une exposition multimédia, interactive, évolutive et expérimentale qui présente une collection de plus d’une centaine de consoles, des plus mythiques aux plus éphé- mères, des dizaines d’interviews d’acteurs majeurs de l’industrie, mais aussi d’anthropologues, de chercheurs en interfaces ou d’artistes qui ont détourné et se sont appropriés le langage des jeux vidéo.

Ultima n’est pas la salle de jeu de l’été à l’usine LU ! À travers un panorama de médias (papier, écran, vidéo, application interactive, frise chronologique augmentée), Ultima rafraîchit ses écrans tous les quarts d’heure pour proposer une nouvelle thématique, à base de jeux jouables, d’interviews, d’ingames, ou d’extraits vidéo. Comme le ferait un VJ spécialisé dans l’histoire et l’actualité du jeu vidéo. 

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Au-delà d’un loisir de masse

Exposer le jeu vidéo n’est pas chose aisée. Plusieurs lieux d’exposition restent frileux. «Certains pensent encore qu’il s’agit d’un sujet clivant et moralement inacceptable, raconte Pierre Giner. Ce n’est ni l’un ni l’autre.» Un refus difficilement tenable depuis les deux autres succès populaires qu’ont été «Game Story» au Grand Palais (un peu scolaire, mais assez complète) en 2012 et «Jeu vidéo, l’expo» (très fouillée) à la Cité des sciences en 2013. Mais la principale difficulté réside dans la nature même du jeu, qui est souvent une activité qui relève de l’intime, où le joueur se retrouve seul face à l’univers qu’il explore. Pierre Giner en est conscient : «L’enjeu, c’est de rendre public un dispositif privé. Il faut donc montrer les jeux, et surtout les raconter. Je veux montrer le terrain de création qu’est devenu le jeu vidéo, et explorer ses points de vue sur la société.»

A ce niveau, «Ultima» est une indéniable réussite. Ludique mais sans tomber dans le simple divertissement, elle met en pers- pective ce qui est devenu aujourd’hui plus qu’un simple loisir de masse. A chaque «game over» qui signale le lancement prochain d’un nouvel ensemble de contenus, on repart pour une nouvelle explora- tion du média. On apprend, on s’amuse, on s’émerveille et on partage. Comme le résume bien Pierre Giner, «on joue le monde».

Erwan Cario
Libération, 23/07/2015 

http://next.liberation.fr

Zelda, Lara Croft, Sonic, Mario… Ils sont les héros des jeux vidéo, qui font la danse pour «Ultima, musée pop du jeu vidéo», l'exposition installation à jouer tout l'été 2015, à Nantes, au Lieu unique. 

Ultima, in Etapes n°231, Juin 2016

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